Quelles gammes faut-il travailler en priorité ?

Le musicien a souvent le sentiment (justifié) d'avoir tellement de choses à travailler qu'il souhaite savoir quelles sont les priorités pour ne pas se disperser. Dans le domaine mélodique, on entend parler de gammes majeures, mineures, pentatoniques, de modes, diminué, de son lydien, éolien...

Alors comment s'y retrouver ? La première question à se poser : travailler une gamme pour quoi faire ?

Travail de la technique

En classique, par exemple, le travail d'une gamme a souvent un but purement technique. Il s'agit d'améliorer sa vélocité, la puissance des doigts ou l'indépendance des mains. Ce sont en général les gammes majeures et mineures qui sont privilégiées.

Si vous n'avez pas beaucoup de temps à consacrer à l'instrument, évitez de faire ce genre de travail. Il vaut mieux, pour améliorer sa technique, partir du morceau que l'on cherche à travailler. Il faut jouer la mélodie à plusieurs tempi par exemple, cela suffit largement. Vous pouvez aussi jouer les arpèges des accords du morceau...

Il existe aussi des exercices types qui ne nécessitent pas d'apprendre des gammes comme des exercices chromatiques purement "digitaux".

Travail de l'improvisation

Dans ce cas et si vous souhaitez devenir professionnel, il vous faudra un jour ou l'autre apprendre toutes les gammes et modes utilisés dans les musiques occidentales.

Cela se fera de façon progressive mais vous n'échapperez pas à ce travail exhaustif et fastidieux ! Pour cela, reportez-vous aux Méthodes Improvisation pour tous ou Guitare Jazz pour les guitaristes qui vous guideront dans ce travail.

En revanche, si vous êtes amateur et que vous souhaitez improviser sur vos morceaux préférés, une seule gamme suffit, la gamme pentatonique :

Cette gamme est souvent méconnue. On a toujours tendance à la ramener au son blues. C'est une utilisation essentielle mais cela est loin d'être la seule. On peut pourtant faire des choses extraordinaires avec cette gamme !

On peut improviser sur tous les standards du rock ou du jazz. En effet, comme nous l'avons vu plus haut une gamme majeure pentatonique est construite à partir des notes de la gamme majeure. Donc toutes les relations gamme majeure/accords dont nous parlons dans nos analyses peuvent aussi être ramenées à la relation gamme pentatonique/accords.

Prenons par exemple un standard très difficile du jazz "Giant Steps" de John Coltrane :

 

On peut tout à fait improviser de façon très riche en n'utilisant que des pentatoniques majeures :

Vous pouvez même jouer "out" avec des pentatoniques. Par exemple sur un II - V - I :

 

Enrichir les pentatoniques

Autre chose très importante. Il est toujours possible d'ajouter une note à une pentatonique pour en enrichir sa couleur. Vous le faites certainement déjà avec la gamme blues qui est une gamme mineure pentatonique avec une note blues (#4 ou b5 ) :  

Vous pourrez évidemment ajouter d'autres notes en fonction du contexte mélodique ou harmonique. Vous pouvez également altérer une note d'une pentatonique (la diéser ou la bémoliser) pour mieux coller à un accord (voir aussi les méthodes ci-dessus).

 

Conclusion

Vous voyez que vous avez un champ d'investigation formidable à développer avec les pentatoniques. Ce sont des gammes plus faciles à travailler et à entendre et qui pourront résoudre beaucoup de problèmes que vous risquez de rencontrer dans l'improvisation.

Commencez donc déjà par essayer d'exploiter toutes les possibilités de ces gammes pentatoniques avant d'aborder de nouvelles gammes ou modes !